La biopsie du ganglion sentinelle

 

 
 
 updated 5-20

Au cours de l'intervention chirurgicale consistant à enlever une tumeur mammaire maligne et invasive, il est également possible d'évaluer d’éventuelles métastases locorégionales dans la cavité axillaire. Ainsi on tente de déterminer la gravité et le degré d'extension (le stade) de la maladie. En se basant sur les résultats obtenus, on pourra établir si des thérapies complémentaires ou adjuvantes telles que la chimiothérapie, l'immunothérapie et/ou l'hormonothérapie s'imposent.

Lorsqu'il s'agit de carcinomes mammaires invasifs ou de grande taille, ou bien de plusieurs tumeurs de petite taille mais invasives, tous les ganglions de la partie inférieure de l'aisselle seront excisés. La chirurgie plus agressive en vigueur dans le passé, consistant à exciser tous les ganglions lymphatiques situés autour des vaisseaux sanguins et des nerfs du bras ainsi que derrière la clavicule, se trouvait entraîner des complications, sans pour autant fournir des informations supplémentaires.

Les complications les plus importantes observées étaient le lymphœdème et les névralgies chroniques du bras. Le lymphœdème dû à drainage insuffisant du liquide lymphatique, provoque une accumulation de ce liquide dans le membre affecté et reste une des complications les plus importantes de la chirurgie axillaire. Actuellement on l’observe moins fréquemment grâce à une chirurgie plus conservatrice. Le risque de lymphœdème s’accroît cependant lorsque l’aisselle est irradiée.

 

Lorsque la tumeur est inférieure à 2cm, on applique la procédure du ganglion sentinelle. Au préalable, on injecte un produit légèrement radioactif autour de la tumeur. Cette substance empruntera les vaisseaux lymphatiques pour atteindre les ganglions axillaires. Le premier ganglion axillaire (appelé le ganglion sentinelle, fig. 1) atteint par le produit, affichera le taux de radioactivité le plus élevé. Au cas où des cellules malignes se seraient détachées de la tumeur primaire, elles migreraient également vers ce premier ganglion rencontré.

 

 

Figure 1:Identification du ganglion sentinelle

 

La technique consiste à localiser le ganglion sentinelle, durant l’opération, ceci à l’aide d’un instrument ultra-sensible mesurant la radioactivité (compteur Geiger). Ensuite ce ganglion sera excisé et analysé histologiquement. Si le ganglion ne contient pas de cellules cancéreuses, il est inutile de retirer les autres ganglions axillaires. Une biopsie du ganglion sentinelle est une courte procédure minimalement invasive. Les effets secondaires y compris le risque de lymphœdème, sont extrêmement rares à l’heure actuelle. 

Lorsque le ganglion sentinelle est envahi par des cellules cancéreuses, on procède à une excision conventionnelle des ganglions de la partie inférieure de l’aisselle (un curage axillaire) au cours d’une intervention supplémentaire (fig. 2).

 

 

Figure 2: ablation des ganglions axillaires inférieures.